mercredi 2 novembre 2022

Je te reconnais (poème à étages)

 

Je te reconnais
Et ce sont mes mots
Dans ton regard, nulle lie
Même ainsi, sans parole

J'ai compris l'ombre et ta vie
Maux de l'âme en dérive
Si tu souhaites aimer encore
Folle envie d'être là, tout près...

Dis, tu veux donc t'émerveiller un peu ?
Rive de l'enchantement, ton sourire
Fort des larmes de vaillance, je rêve
C'est fou mais j'y crois très fort, vois-tu ?

Mieux t'aimer, te prendre dans mes bras
Mire toi dans le fond de mes yeux, lumière
Sève de mon affection, pure de ce que tu es
Mûe par ton amour ! Te connaissais-tu bien ? 

Bien à nous…

Christina Goh 
Ce poème est un poème à étages. Deux types de lectures sont donc possibles.

jeudi 13 octobre 2022

Acrostiche pour les fleurs d'automne

 

Ouragans sur les vies après le terrible incendie

Travers des stratégies de rudesses, d'immodesties 

Avec Cynisme, s'ourdissent sombres, tristes chaos

Gardiennes de nos rêves, entre âpre feu et trouble glace,

Eclosent pourtant nos fleurs, douceur d'automne, grâces,

Salut de nombre d'espoirs, les courages, du quotidien.


Christina Goh

mardi 4 octobre 2022

Oh !

 
Ce fût en une fraction de seconde
J'ai fermé les yeux, j'ai rêvé, j'ai vu
Ce qu'on appelle à tort les mondes
Il n'y en avait qu'un, l'amour lu
Entre les lignes de nos horizons
Imaginaires, il n'y avait que connexions
Qui s'entremêlent, qui s'embrassent
Démêlent les nœuds des émois rebelles
Et en moi, ce qu'on appelle la masse
Milliards de cellules, multiples parcelles
Traces de tout qui s'aiment...
Qui s'aiment...
J'ai ouvert les yeux... Ce que nous étions...
Depuis, je me construis, parce que nous sommes
Parce que l'espérance se dessine, comme la douce attention 
Me donner un nom dont je pourrai être fier, celui d'Homme
A tâtons, trouver la mesure, l'origine du fil... 

Le fil...

Oh !

Christina Goh

dimanche 18 septembre 2022

L.i.e.s.s.e


Liesse,

Qui étais-tu ?
Univers parallèles

Tu t'étais tue
Vie sans miel

Profonde mue
Etrange appel

Allégresse !
En moi, sonde

Nul triste raffut
Ferveur. D'un réel

Belle ! Tu as su...
Plénitude, de l'idéel

Liesse, liesse, ô liesse
De l'intérieur... Un monde. 


Christina Goh

jeudi 11 août 2022

Je t'aime


Oui.
Je t'aime.
Je te le dirai encore, j'oserai
Je ne m'en lasserai pas, jamais
Je te le dirai encore et pour toujours
Je t'aime.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime... 
Même mes échos en témoignent
Ressens-tu ?
Et chaque lettre de chacun de ces je t'aime
Emerge de mon cœur rempli à ras bord
De l'amour qui imbibe, imprègne tout ce que je suis
De mon ardeur, de nos souffles, de près, de loin
Entre ou hors les murs, des tréfonds, des sommets
C'est de l'intérieur que je te connais.
Je t'aime, je t'aime, je t'aime
J'embrasse ton sourire.
Respirer, c'est caresser le corps, plume de tendresse
Voir, entendre, vivre c'est frôler le cœur, délicatesse
Diffusée en lueurs, en espoirs infinis, pour nos humilités
Comme l'océan se dévoile dans les traces du jour
Sur les berges des misères de nos vies ou des chances
Mais même de nos ombres, à l'encre des mondes invisibles
Des nuits où s'exhalent nos soupirs, retentissent nos doux rires 
Mon tendre Amour, ainsi, tant, tel que tu es
Oui.
Je t'aime.


Christina Goh

Je l'ai découvert... (Poème à étages)


Je l’ai découvert au détour inattendu d’un risque
Je le pensais pourtant enrayé ce vieux disque…
Et oui, il semblerait qu’il marche encore
Et retentit le chant du corps…

Confisque, ouïs-je, la désespérance du cœur,
Bisque, nargue un peu ton refuge, la peur,
Mors dans le fruit tendre de l’espoir, entends-je,
Sors de l’antre du déni, du trou noir, de la fange !


Meurs souvenir, réponds-je, eh, laisse-moi respirer…
Leurre et décadence, c’est hélas un disque rayé
Mage du souvenir, hélas, ta musique est illusion
Cage du chagrin, se replier n’est-il pas un don ?

Excédée, la mémoire rétorque, bouscule un peu l’âme
Insensée, dit-elle, ton corps chante pourtant sans blâme
Voyons ! Le stylet, ton amour, l’anime depuis toujours
Illusion ? Quand tu es empreinte de chaque jour !


Chaque jour, tourne le monde !


Christina Goh
Ce poème est un poème à étages. Deux types de lectures sont donc possibles.


vendredi 17 juin 2022

Hommage au chien


Hommage au chien
A l'amour dévoué, au lien
Au regard fidèle et doux
Pour l'Homme, sans courroux 
Qui ignore ce qu'a payé le canidé
Pour, sans retour, pouvoir l'aimer.

"Chien !", mot insulte,
Outil de l'harangue, des cultes,
Mot galvaudé, criblé, méprisé
Vendu aux rires gras, joué au dé
"Chien pour la soumission
A la gamelle, au foyer et au fion" !

Oh ! Laissez les chiens tranquilles
L'affection pure, c'est marcher sur un fil
Quelle serait la liberté qui condamne
L'être fidèle, de l'aveugle, la canne ?
Et depuis quand l'Humain voit-il loin ?
Depuis quand prend-t-il de l'autre soin ?

Attaches, muselières et silencieuses lettres
Ouvertes de chiens tristes à leurs dit maîtres.
Hommage à Rip*, Zanjeer*, Frida*, d'autres
Tant, sauvèrent aussi des vies. Gloire aux fautres
De nos horribles errances, de nos déviances.
Hommage à la loyauté et à la veille du sens.


Christina Goh

mercredi 1 juin 2022

Intelligible

 

A s'en arracher les poumons
Saignaient les oreilles tendres
Disparaissaient les berceuses
Se courbaient les dits braves
Quand hurlait la horde Débâcle :

"Faites, faites maintenant place !
Que rien ne subsiste sur le chemin
Hors de ses œuvres, seule vérité,
Brandies, éclaboussantes, 
Et ce sang sur nos mains
Disparaît déjà dans la gloire
Des actes martyrs d'un présent
Dénoncé, craché, vomi et vermeil
Passe la royauté de l'AMER
Faites, faites maintenant place !"

Et poussant ici, bousculant là,
Implacabilité, Partialité
Oisiveté, Rigidité, familles notoires
De violences et officiers autoproclamés
Malignité et Lascivité pour s'activer,
Pour rajouter à l'orchestre du Chaos,
La fanfare des Dénis des cavernes
Du pays de Prétérition. Lugubre,
Bruissante de couleurs sourdes
Ah ! La masse nocive que voilà !

Petite Tendresse bleue a ses écouteurs roses
Elle regarde une série de science fiction
Sur le smartphone. Adaptée de son auteure
Préférée, Inventivité. Avec Empathie, commente
Pour Volubilité les écueils de Trauma et Peur
Happés par le côté obscur d'une grande toile
Elle n'a pas entendu, ni vu la horde Débâcle
Et bousculée, a juste interpellé : "Eh !"
Elle a pensé "Oh, une autre manifestation !"
Avant de signer la pétition en ligne pour la terre.

Extinction de voix de la horde 
Débâcle, de s'être arraché les poumons.
Protège oreille anti bruit
Pour les dits braves, eurêka !
Ainsi va, aussi, la technologie.


Christina Goh

jeudi 12 mai 2022

Mémoire et espoir


10 mai 2022 – France / Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions


La France a quatre dates mémorielles. La Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions qui a lieu sur tout le territoire national français le 10 mai 2022, fait partie de l’une d’entre elles. La cérémonie a eu lieu dans la ville de Tours à la stèle Senghor, au Jardin historique classé des Prébendes d’Oé en France en présence de la préfète d’Indre-et-Loire. (Voir le programme).

La France en effet, est le premier et seul État qui, à ce jour, ait déclaré la traite négrière et l’esclavage “crime contre l’humanité” et à avoir décrété une journée nationale de commémoration.



Christina Goh, interpréta à cette occasion un poème en français “Vulnérables”, ode à l’espérance mais aussi hommage de Goh aux victimes de l’esclavage des siècles passés et du siècle en cours, et au poète Sédar Senghor, ancien militaire et résistant de la deuxième guerre mondiale, connu pour la négritude, qui fût enseignant à Tours de 1935 à 1938. L’artiste interpréta un titre, exceptionnellement en anglais et a capella, “I wish I knew (how it would feel to be free)”, composé par Billy Taylor, connu pour avoir été hymne de la lutte pour les droits civiques avec Martin Luther King. Le Dr. King, qui en 1966, répondit à l’invitation d’associations françaises en France.




Intervention de Christina Goh à l’occasion de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions – 10 mai 2022



“Cette commémoration me ramène à certains de mes ancêtres maternels, qui étaient esclaves et désignés par des numéros sur certains papiers administratifs extraits des plantations des Antilles françaises. Au village de mon père, en Afrique de l’Ouest, qui était confronté à la traite. À la rencontre surprenante de mes parents à Paris. Et au-delà de mon histoire personnelle, je pense à cette planète que nous partageons, à nos destins croisés au cours du temps. Je suis honorée en ce lieu, à cet instant de vous partager ce poème qui suit.

VULNERABLES

Face à la vulnérabilité,
Quel recours ?
Quand l’humain est trahi
Par lui-même, quel secours ?
Pieds et poings liés
Sans la force de rêver, juste la douleur
Intolérable. Jusqu’à la perte indicible…
Irrémédiable.

Mais… La vie n’a-t-elle pas été portée ?
L’innocence n’est-elle pas née ?
Précieux cadeau d’espoirs, yeux de l’infini,
Mains tracées, empreintes uniques
Irremplaçables en dépit des dires de l’empressement
Dont le tourment laissa la tâche noire de De Nerval
En Tout.

Ainsi toi, Sédar Senghor par le verbe, tu voulus comprendre
Du Sérère, ta langue natale, au wolof, au français, jusqu’au latin
Tu te vêtis de mots étrangers pour parler à l’autre
L’autre, ce nouveau territoire d’une même poussière
Tu préféras le pèlerinage à la conquête de la tigritude
Succomber au poids de la perte et de la rage ?
Et tu écrivis de ton cœur, dans un camp du nazisme :
A mes frères aux mains blanches sans neige (1)

Humble transcendance quand tu témoignas sans honte :
Nous sommes des petits d’oiseaux tombés du nid,
des corps privés d’espoir et qui se fanent
Des fauves aux griffes rognées, des soldats désarmés des hommes nus
Et nous voilà tout gourds et gauches comme des aveugles sans mains.
Les plus purs d’entre nous sont morts : ils n’ont pu avaler le pain de la honte.
Et nous voilà pris dans les rets, livrés à la barbarie des civilisés
Exterminés comme des facochères.(2)

Ô Léopold Sédar Senghor !
D’une fatale, obscène rumeur sur la ténèbre, tu répandis
Avec l’Aimé, à coup de fraternité, la négritude, amour
Pour chaque être originaire de la terre qui porta Joar
Mais d’autres langages t’appellent encore
Et résonne encore ta voix
Ô Léopold Sédar Senghor !

Je veux dire le nom et l’honneur de tous ceux
Qui sont tombés, torturés, humiliés, brûlés,
Dans le silence, horreur d’une dignité bafouée
Silence mortifère, horrible de la douceur
Des camps de prisonniers, aux marchés d’esclaves,
Des bordels de douleur, aux usines à bébés,
Des chantiers de détresse aux mines de la honte
Des rues sombres et des tapis rouges de l’addiction,
et depuis les routes abruptes de guerre
Se dévoilent dans l’essence de tes vers,
les voix des compagnons des luttes de libertés,
Nous vous entendons encore quand tu écris :
Qui a dit qui a dit, en ce siècle de la haine et de l’atome
Quand tout pouvoir est poussière toute force faiblesse,
que les Sur-Grands
Tremblent la nuit sur leurs silos profonds de
bombes et de tombes, quand
A l’horizon de la saison, je scrute dans la fièvre les tornades stériles
Des violences intestines ? Mais dites qui a dit ?…

Et tu dis mon bonheur, lorsque je pleure
Martin Luther King ! (3)

Tu nous connais !

Rêve, apprendre, espérance !
Que chacun puisse dire :
Je ressuscite mes vertus terriennes ! (4)
Que nous répondions présents à la renaissance du monde ! (5)"


Christina Goh

Sources citations Léopold Sédar Senghor
(1) Neige sur Paris (Chants d’ombre)
(2) Au Guélowar (Hosties noires)
(3) Elégie pour Martin Luter King – Pour un orchestre de jazz
(4) Le retour de l’enfant prodigue (Chants d’ombre)
(5) Prière aux masques (Chants d’ombre)








lundi 4 avril 2022

Encore un peu


Je souhaiterais rester près de toi juste encore un peu
Dans le creux de tes bras. Blottie entre deux souffles
Chaude, gracieuse caresse de ton regard, ton affection
Juste toi et moi et l’idéal délicat, tendre, ton amour
Rare. S’envolent les pétales de tes pudiques, si doux baisers
Rencontrent mes rêves dans l’air de nos espoirs chantants
Retombe l’euphorie gracile en ancre de mes nuits de soleil
Ô tendre amour, seule face à la mer, je donnerai à mon tour !

Christina Goh

Funèbre survie


- "Ton léger. Au mieux. Pare-feu.
Sans peur. Sans vie. Sans les yeux.
Rire éternel. Figé.
L’esprit ailleurs. Muté.
En survie. Le besoin, le repère.
A l’abri. A tout prix, sans misère.
Manger, boire, trop peu. Caches, plaisirs.
« Oui », parfois, en attendant. Efforts, peine.
Jusqu’à la mort. De l’autre. Ainsi va la haine."

Comprends-tu mieux ?"

- Oui.


Christina Goh

mardi 29 mars 2022

Du coq


Le coq est romantique
Comprenez le chant emphatique
Qui, dans les ténèbres, retentit au loin
Annonçant l'or sur une botte de foin

Un idéal quand le servage fit tellement mal
Drame de l'espoir depuis de tristes cales
Tour de fer et d'amour pour entendre
Le voisin vigilant, messie ou Cassandre
Des passions germaniques d'un Charlemagne
Des barreaux verts, des houles d'une Bretagne

Le coq est aussi gaudriole
Comprenez le chant qui s'envole
Nul besoin d'ailes pour implorer belle-dame
A la secrète étoile, qui brille sans flamme

Le roman de vies en face
Un latin accessible aux masses 
Faits de chevalerie, côté pile
Un Martin, comme chef de file
Officier démissionnaire, serviteur
De paysans, d'opiniâtres pêcheurs
Des impôts pour soigner les maux
Et l'allergie de ce qui sonne faux

Et quand perce, puis règne le jour,
Le blues du coq, lui, chante toujours.


Christina Goh

lundi 24 janvier 2022

A tout ce qui m'échappe

 
A tout ce qui m'échappe,
Que je ne comprends pas
A tout ce que j'ignore encore
Je m'incline devant ce qui me dépasse
A ceux que je n'ai pas rencontrés
Puis-je écouter les cœurs des Hommes
Et celui des bêtes, l'opéra des insectes
De ce qui semble dissonances, voir l'étrange
Des vents et saisir les frémissements des sables
Les grondements de l'ombre et les traces des lumières ?
L'inconnu, les couleurs et les silences qui n'en sont pas...

Oui, hommage !
Hommage à tout ce qui me rappelle
A quel point il est utile d'apprendre...


Christina Goh
Extrait "JASMIN (Simple) Confidences et mode d'emploi - Livret"

mardi 11 janvier 2022

L'Oasis et l'éternité (poème à étages)


J'avais besoin de t'entendre
Pour remettre les choses en place
C'est ton murmure, dense petit ruisseau
Pour rafraîchir jusqu'au plus profond de l'être

Fendre le vent jusqu'à toi fût un périple
Face aux dunes, j'ai courbé sans honte la tête
Dos à dos, vautours et scorpions scrutaient
Maîtres et troubles sources de l'épreuve

Disciple de l'ardeur, il s'agissait d'avancer
Miettes et promesses, bosses de chameaux
C'est la cadence qui m'a fait mal, pourtant
Sage, j'attendais nos nuits pour respirer

Laisser le chagrin disparaître doucement
Eau limpide et tendre, coule entre mes doigts
Sans éclats, ni échos, j'entends ta voix, ruisseau
Aimer, me dis-tu en chantant, c'est cela l'éternité

Eternité chantante !


Christina Goh
Ce poème est à forme fixe (poème à étages). Deux lectures sont donc possibles.

Le pour et le contre


- Un point de repère ?
Un rendez-vous quel que soit le temps.
Sérénité du savoir, même un instant...
- Ah ! Non ! Renonces-tu au laisser faire ?
Point de repères !
Brouillées, les cartes du plaisir ;
Joue les tiennes, jusqu'à mourir !
- Heu... Je voudrais juste l'amour d'une mère.
- Qu'est-ce donc ? Tu recules ? La peur ?
- Non. Juste le remède à la douleur.


Christina Goh