mercredi 30 décembre 2020

Puzzle (Poème à étages)

 

Comment classer les pièces 
D'un puzzle. Quelle catégorie ?
Es-tu Aristote ? Dis, qui es-tu ?
Dis-moi.

Messes officieuses à tous vents
Fi de tes libéralités sournoises
Repu, semblais tu, et de fines piques 
Quoi ? Pensais tu vraiment tromper ?

Mens moi encore un peu, ami de nom
Toise moi mieux, l'air de rien, veux-tu ?
Astiques encore ta lame-bouche...
Tronquée ?... Non. Tu es de nouveau perdu ?

Mon dit ami, je ne suis qu'une des pièces
Dûs sommes-nous tous... A la vie. Ne sais-tu pas ?
Souches et sommets, infinis, entiers, indéterminés
Fûts et bourgeons, multiples, tes calculs pour un brouillard

Brouillard qui passe...


Christina Goh

Qu'est ce que le poème à étages ?

lundi 14 décembre 2020

Un pas de plus


Course contre la montre
Et je courais contre 
"Mon ombre !"
Cache cache
Quête fébrile

Je la voulais
Vivante
Pas quand la terre nous avale
Etendues
Pour le gouffre sans fond

Non, consciente
Sa main dans la mienne
Debout, aux vents
Je la voulais
Et fondre l'une dans l'autre

Mais l'Ombre 
Projection 
de l'Autre
De sa lumière
La sienne !

Et depuis 
Une vérité
Etreinte
Plus sereine
Pour avancer...

Ondes invisibles
de Plénitude
Comblent le vide
Celui, Unique
de la zone d'ombre 


Christina Goh

En géologie, une zone d'ombre désigne une zone dans laquelle aucune installation ne peut enregistrer des ondes sismiques directes.

jeudi 19 novembre 2020

A toi, ce 19 novembre 2020


Je viens de lire sur l’Internet l’article qui relatait ta vie et ta mort.
En quelques lignes, ce que tu étais, ce que tu es. Une partie de moi.

« Sentimental », « il a tout abandonné pour suivre son amour dans la rue »… Ce sont les expressions utilisées par le journaliste pour te qualifier. Autrement dit : rempli d’espoir, conscient de l’importance d’un « nous », tu savais aimer et croire en l’autre…
Ton départ me fait mal.
L’espace d’un instant, j’aurai tellement aimé croiser ton regard, juste qu’on se sourie. Cela nous aurait fortifié tous les deux. J’ai moi aussi aimé à m’oublier, presqu’à me perdre, j’ai cru encore et encore et j’ai essayé, j’essaie encore, de toutes mes forces. Cœur de chair… Fragile. Bien souvent, un sourire, une chanson, un message m’ont rattrapée juste avant que le gouffre ne m’emporte.

Cher, tendre, ami, ta trace subsiste encore.

Comment pleurer quand cet écho résonne si fort en moi. Ce NON.
Non. 
Refaire le monde en reniant les efforts d’abnégation de ceux qui nous ont précédés et qui te ressemblent tant ? 

J’ai appris ton départ par l’Internet. Mais cela impliquait qu’il ait été inventé, que je puisse bénéficier de l’électricité, d’un toit. Cela impliquait un endroit où règne une relative paix, où les gens s’accordent et suivent des lois pour que je puisse passer ce moment sans me cacher, assaillie par une milice. Cela impliquait que ma mère m'accouche et soit suivie dans des conditions d’hygiène qui assurent notre survie dans un ensemble organisé fût-il à parfaire.
Combien sont-ils ces innovateurs dont je ne connais même pas le nom, qui se sont surpassés pour que je puisse me connecter sur un mobile et lire un article sur ta mort ? Toi qui avais choisi de vivre loin de tout système, loin d’un logis, loin de toute modernité ?

J’ai mal.

J’ai appris ton horrible départ, relaté par un autre, par l'internet parce que je me suis connectée. De ton vivant, il n’était plus possible de te joindre. Tu vivais « déconnecté ». Nous ne sommes pas de la même ville, tu refusais une adresse fixe. Comment aurai-je pu venir à toi mon ami ? Parfois venir à l’autre sans avoir été invité ou juste avec un emoji rempli de sentiments est comme une humble fête qui termine les pleurs…

Aujourd’hui, ton départ m’apprend la vie.

Ils sont partis, comme toi, dans des conditions horribles :
Hypatie, Ignace-Philippe Semmelweis, Aaron Swartz, passionnés, comme toi, ils ont changé nos vies, espérant nos existences en mieux. Et oui, comme toi, ils parlent encore...
Nous pouvons innover avec la technologie et le discernement. C’est possible. J’essaie encore de comprendre, de construire et d’avancer, souvent à tâtons. Encore et encore. Leurs traces nous aident.

Au nom de tous les rêveurs et chevaliers de la science, qui ont cru et croient encore à un futur meilleur. A toutes leurs découvertes qui respectent notre nature au point d’avoir accepté d’apprendre d’elle, à leurs erreurs qui nous ont appris l'humilité et la prudence, aux hasards de leurs trouvailles qui ont sauvé nos vies... Cette terre nous apprend l’abondance, pourquoi ne nous apprendrait-elle pas respect et vie ?

Pythagore ! Einstein ! Durkheim ! Les morts ne sont pas morts, ainsi poétise Birago Diop.

Mon doux et rigoureux ami...
Preux rêveur, où que porte mon regard ce jour, je te vois.


Christina 

mercredi 4 novembre 2020

Né(e) après 2000



Dédicace spéciale à tous ceux nés après 2000 en ces temps particuliers, également à tous ces élèves croisés au cours de mes ateliers. Une pensée toute particulière aux enfants et adolescents où qu'ils soient.



Né(e) après 2000


Ton regard, il brille...
La flamme ou la larme
Gestion de crise, passions
Le pleur puis le sourire
Magnifique, sur le selfie
En toi, snap et tik, tok !
Tu trouves l'humour
Et la force.

Mario est ta famille...
Le politique que tu connais
Certainement est Tom Nook
Du village imaginaire, et ta loi
Comme dans Minecraft, Sims... Chut !
Chantent les poneys arc en ciel...
Ton rêve de super héros
A l'intérieur, en écouteurs,
Se reflète sur ton écran
Le terrain vert ou en vlog
Ils ne savent pas ?
A l'extérieur, le masque
Est depuis longtemps
Ta mode : Asian way of life
BTS ou mangas !

Ton regard, il brille...
Né après 2000, si fier !
A raison. C'est ton regard
Sur un monde devenu maison
Tu es précieux...Tiens bon.
Avec ou sans leurs drames
Ceux qui prétendent savoir...
Toi, tu es pépite. Déjà.


Christina Goh

samedi 17 octobre 2020

Hommage

 

Quand les émotions sont profondes et indicibles, elles peuvent trouver leur écho dans ce qui a déjà été écrit.
Extrait avant-propos - "Ancre" - Ouvrage publié en janvier 2020


Pour cette nouvelle décennie qui arrive, je dédie cet ouvrage à la France. J’y suis née, à Paris, dans le douzième arrondissement, celui de la Bastille, un 14 juillet 1977, fête de la Fédération. N’ayant pas grandi dans mon pays de naissance, mon « premier contact » avec l’âme de ce pays se fera à 18 ans.

France, pays de de codes, de symboles et d’opiniâtreté farouche. Des champs de paysans, aux mines de charbon, de la culture raffinée des rois de grandeur au pragmatisme rude des hommes des montagnes, des êtres engagés aux reniés, des aventuriers des mers, des désespérés des fers aux innovateurs artisans ou philosophes et la précieuse transmission constante, omniprésente. Concept et souffrance d’un absolu, hantise du souvenir et intelligence d’un futur…

A la France, je dédie cet ouvrage, à son essence qui m’a appris au travers de l’histoire de ces fleuves à ouvrir avec courage mon âme à l’autre jusqu’à me jeter dans ses bras, parfois à mes dépends et sous les coups de ses préjugés. Mais toujours, une option salvatrice : l’amour ne sauve-t-il pas ? Au fil de l’eau, leurs murmures… Seine, Rhône, Loire et beaucoup d‘autres… Autant de conteurs où se reflète l’histoire des non-dits troublants de notre humanité.

Luttes, déchirures, courage et trahisons, pestes et misère, triomphes et illusions, luttes intestines, fragiles équilibres, angoisses et pressions mais un idéal... Des tréfonds de l’être : la libre pensée.

Français, du latin Francus venant du francique ripuaire fʀaŋk, « libre » !

Oui, j‘aime la pudeur railleuse dudit français, celle qui lui fait dire à raison : « Si vous saviez… »


Christina Goh

samedi 19 septembre 2020

Je ne fermerai pas les yeux


Je ne fermerai pas les yeux,
Pour m’endormir en pleurant
Dans une trouble frénésie, épuisée
Incomprise, hagarde et submergée 

Car ami, je vois toujours ton regard
Et je sais que tu entends ma voix :
 
Nous nous emploierons plutôt avec soin
A graver en nous de l’être aimé
Chacun des précieux traits, sans omettre
Le moindre détail, veux-tu ? 

Nous aimerons même les craintes rides,
Les cicatrices et leur étrange beauté 
Emportons le reflet de la lumière des larmes
Des yeux océans, d’où surgissent
Fascinants et vifs arcs de la terre au ciel
Ponts de victoire des âmes en couleurs
Et l’éclat de rires qui nous inonde
Toujours. Etoiles au-dessus des forêts
Inconnues, espoir des lucioles mutines,
Projecteurs petits et grands de nos vies...

Non, je ne détournerai pas le regard 
De notre précieux même si tourmenté
Monde, fût-il en plein Covid-19
La vie est déjà le rêve...

Le masque révèle nos yeux
Puissent-ils briller toujours !

Vade retro... (à la place de)


Juste vouloir

Le vide

En moi

A ras bord

Je tousse

Vertige

Cri

Autour

Néant

Et en moi

S’effondrent

Les repères

Le souffle ?

Dit-on

Où ?

Je cherche

Encore

Ils hurlent

Encore et encore

Je tousse

Marque d'un diable ?


Christina Goh

mardi 30 juin 2020

Les bras de l'Eternité


C'est quand je pense à tous ceux que j'aime
Quand je respire leur affection, Eternité
Et que je me blottis dans ses bras, oui,
Chaleureuse, câlineuse, insubstantielle,
Empreinte. D'amour et tendresse absolue...

C'est quand je pense à ceux que je chéris

Si fort même trop loin, comme je les aime !
En moi, leur inoubliable, douce, ardeur
Et lumière. Qui imprègne délicatement... Tout
Impalpable, gracieuse, sonde mon âme
Y dépose la force d'aimer encore, et encore !

Ainsi unit Eternité, son embrassade
Transcende les temps, ce qui aurait pu être...
Serait-ce la force ultime du réel ?
Je pense à ceux que j'aime...
Tellement.


Christina Goh

mardi 2 juin 2020

Ainsi parla le néant...


"Je surviens souvent sans crier gare
Ou sinon, je pique du bout de mon dard
Ta vulnérabilité ?

J’aurai dû, certes, ne point exister, mais
Dis-moi, candide ami, loin de tes fins mets
Aimes-tu ma soupe légère à l’eau trouble ?

Tu chérirais le vide...

Qui d’autre que moi pourrait aussi mal combler
Cette faim continue, frénétique, torturée
D’oublier, de ta propre histoire, l’essentiel ?

Car en contemplant ainsi, en savourant l’inutile,
Tu me rend éternel en toi, moi, le futile !
Pourquoi ?"


Christina Goh

mardi 5 mai 2020

Nos mains


Ta main
Dans la mienne
Si chaude
Douce... Juste
Ce qu'il faut
Pour croire

Nos peaux
Se frôlent
C'est lisse
Facile...
Pour rêver

Nos doigts
Jouent, glissent
S'embrassent
Rythment
Nos pas

Nos mains
Dansent
On... Rit
On dessine
Le chemin...


Christina Goh

"Quêter" - Dialogue (Poème à étages)


"Quêter"
Un mot bien moins beau
Que ne serait le terme "quête"...
"Quêter", tout aussi noble

Témoin actif du manque
Faux ami de la peine, "quêter"
Fête d'illusions à jamais transmises
Vignoble mûr de troubles et profonds désirs

Banques et paniers regorgeraient de tumultueux non-dits,
Bonté secrète d'idéaux codés jugés mercenaires
Mise des anciens pour remplir discrètement la coupe...
Plaisirs et Graal seraient eux, niés des haletants : "quêter"

Fi de tes politesses, ensorceleur, quêter c'est mendier
Cerfs, autre gibier, billets ou dit bonheur ...
Loupes débusquant simplement les taches d'un vin frelaté
"Quêter"...  Tu ne parles pas de rêves. Et la quête de quoi ?

De quoi se satisfaire...


Christina Goh

mercredi 8 avril 2020

Relatif


C'est peu
Pourtant
Beaucoup
D'amour
Même si
Relatifs
Le temps
L'espace
Nous...
Dans ce Nous
Il y a... Tout


Christina Goh

dimanche 22 mars 2020

L'Empathie


Entre deux étincelles, ton sourire
M'illumine. Je ris à mon tour...

S'allume le brasier, que dire...
Chaleureuse Empathie, quel amour !

Le ravissement en ligne de mire,
Comme un cadeau...  Chaque jour.


Christina Goh

samedi 7 mars 2020

Matrice


A l'occasion de la journée de la femme, ce poème est un papillon que j'ai attrapé au vol pour un hommage à une dame discrète... Et qui s'est rappelé à mon souvenir au cours d'une visite touristique en sa maison parisienne, le Palais du Luxembourg.


Un grand bout de terre où se révère une mère
Et en tout temps, une dite dame qui espère
Jusqu'au retour de chaque aube, coiffée
Du pileus qui atteste de sa liberté paraphée

Elle pleure aussi d'être souvent oubliée

Beauté sans âge, finesse des sens
Vigueur du sein, un sourire prêt pour la danse
De ses enfants, elle aime la juvénile sérénité
N'a jamais oublié leurs premiers pas, ambiguïté

D'une complice matrice au mystère tout entier

Car de l'Antiquité au nouveau millénaire
Du palais de marbre à la mine de fer
Jusqu'à l'intelligence artificielle de nos stations
En orbite, elle, reste la même, troublante attention

Ave Marianne !


Christina Goh

vendredi 24 janvier 2020

Spontané


Fragile 
Caresse,
Précieuse 

Son âme
Reflet
Du feu 

Consume
Flamme
Pure
Grotte
De mon être
Farouche, fus-je
Quand
Cupidon attacha
Nos regards
Sans nous
Nous... Enquérir

Depuis
L'errance
Répond
L'écho
Absence
Lancinante
De restes
Cendres
Qui s'interpellent

Comprends-tu ?

Oui.
Je sais l’âpreté et le vide
Il ne reste que tes cendres ?
Ami, soyons Phénix.


Christina Goh

mardi 14 janvier 2020

Dédicace

EXTRAIT de l'ouvrage "Ancre" paru en janvier 2020
Avant-propos, page 9


Pour cette nouvelle décennie qui arrive, je dédie cet ouvrage à la France.
J’y suis née, à Paris, dans le douzième arrondissement, celui de la Bastille, un 14 juillet 1977, Fête de la Fédération. N’ayant pas grandi dans mon pays de naissance, mon « premier contact » avec l’âme de ce pays se fera à 18 ans.

France, pays de codes, de symboles et d’opiniâtreté farouche. 
Des champs de paysans, aux mines de charbon, de la culture raffinée des rois de grandeur au pragmatisme rude des hommes des montagnes, des êtres engagés aux reniés, des aventuriers des mers, des désespérés des fers aux innovateurs artisans ou philosophes, et la précieuse transmission constante, omniprésente. 
Concept et souffrance d’un absolu, hantise du souvenir et intelligence d’un futur… 

A la France, je dédie cet ouvrage, à son essence qui m’a appris au travers de l’histoire de ces fleuves à ouvrir avec courage mon âme à l’autre jusqu’à me jeter dans ses bras, parfois à mes dépends et sous les coups de ses préjugés. Mais toujours, une option salvatrice : l’amour ne sauve-t-il pas ? 

Au fil de l’eau, leurs murmures… Seine, Rhône, Loire et beaucoup d‘autres… Autant de conteurs où se reflète l’histoire des non-dits troublants de notre humanité. 
Luttes, déchirures, courage et trahisons, pestes et misère, triomphes et illusions, luttes intestines, fragiles équilibres, angoisses et pressions mais un idéal... Des tréfonds de l’être : la libre pensée.

Français, du latin Francus venant du francique ripuaire fʀaŋk, « libre » ! 

Oui, j‘aime la pudeur railleuse dudit français, celle qui lui fait dire à raison : « Si vous saviez… »


Christina Goh - "Ancre (Poèmes à étages)" (2020)

"Ancre"

En vous souhaitant une bonne année 2020, une belle annonce : ”Ancre”, au carrefour de l'essai et du recueil poétique, est mon nouvel et dixième ouvrage. Le recueil laisse une large place aux poèmes à étages.





4EME DE COUVERTURE

"Toit invisible de l'union des âges,
Toi seul connais le chant des silences...
Ton regard manque sans qu'on le sache…"
Pourquoi l'absence ? Rien ne présageait un ouvrage aussi particulier : à la fois intime et universel, subtil et ouvert à tous. Christina Goh réussit l'exploit de nous troubler encore pour le meilleur du partage et de l'exploration littéraire.