vendredi 25 mars 2016

De la nature


Grondements sourds, souffles bruyants brûlants
Couleurs vives, air sec, épines et flots tonitruants
Mes yeux dévorent, mes mains se rétractent
Vents glaciaux, boue chaudes, liquides gluants

Dans un vacarme impitoyable assourdissant
Entraînée par le mouvement bavard et perpétuel
Des rondes velours incessantes de poils, d'écailles
Danse effrénée, cascades et roulements, je dévale

Les racines grouillent, bourdonnent sans canon à l'infini
Des millions d'insectes, rampent, tremblent, ballet fou
Assourdissant et piquent les becs, frottent les ailes et s'ouvrent
Goulûment coulent fleuves et rivières qui grésillent, bouillonnent...

Orchestre infernal, sans cohésion, sans accords, j'entends
Le vent qui mène son chœur, à son passage dégèlent, sifflent
Les nuages et tambourine la réserve de pluie, tonnelle la grèle...
Parfois un claquement strident, terrible, c'est le tonnerre !

Ecoute... Vibre...
Ne vous fiez pas aux apparences... Ma nature est une furie.


Christina Goh

jeudi 24 mars 2016

Ton sourire


Ton sourire
C'est beau
Tout simple
Il me gagne
Alors je ris

Ruisselle la pluie
De larmes cristal
De bonheur
Tu me soignes
Je ris

C'est l'éclat
Du regard
Ta grâce
Si simple
C'est léger...

On rit...


Christina Goh

Pourtant... Le rêve...


La génitrice est moins nature
Elle est une carte mère
Quand l'enfant laisse échapper
Ses larmes dans l'éprouvette
Il peut être sûr que son procréateur
En prend soin
Inscrites
Dans l'algorithme
Le temps
Que toute émotion disparaisse.

Réveillé ou endormi,
Le dit produit dit vivant
N'applique que ce qu'il sait
Ignore ce qu'il advient, des rumeurs
Dont il n'a cure. Il est déjà mort.
De douleur. A l'intérieur.
Depuis longtemps.
Loin du drame, du feu
Loin des fibres, du plastique.

Pourtant... Le rêve...

C'est un Mystère
Il préside au miracle
De l'existence commune
Nous ramène à l'essence
Du partage d'une cellule
D'un même espoir
A l'origine. Dénué
De cruelles apparences
Désirer
De tout ce qui reste
Une joie libre...

Que tout amour apparaisse !


Christina Goh

vendredi 4 mars 2016

Chante le silence


J'avais tourné longtemps tout autour
A nous observer, à crier ou pleurer
Et puis sans me fier aux apparences
J'ai plongé droit dans ton cœur

Mes mains, fatiguées d'ivresse
Mes pleurs en souffles et mélopées
Ton souvenir a rejoint mon rêve
Ton espoir à gagné mon histoire

Les mots n'étaient que frontières
Cachée, ta lueur est devenue lumière
En clair obscur, ton langage est guide
Et vibre soudain ta peau, pulse mon être

C'est ce que je suis qui danse
C'est ce que tu es qui chante
Jaillit l'indicible, oui... chante le silence
Entre les coups du tambour qui rit

Hors des tranchées
Nulle saynète,
Sans haut le cœur
Mon souvenir a rejoint ton rêve.

Mon coeur-tambour rit.


Christina Goh