vendredi 4 avril 2025

Hommage à Martine Strohl


J’ai rencontré Martine Strohl en Normandie. Le respect fut spontané et réciproque.
Nous avions en commun l’amour pour la musique (car elle fut aussi chanteuse de blues), et pour la Touraine.
Martine Strohl, ce fut une vie dédiée à l’autre, à la transmission, comme on en voit peu.
Elle confia, y compris en interview, combien la voix de Mahalia Jackson l’avait profondément marquée, à lui ouvrir aussi le chemin de l’engagement. 




Elle fut présidente de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) - Section Touraine, pendant de nombreuses années. Elle est également à l’initiative de l’inauguration du kiosque Joseph Epstein, héros de La Résistance (2ème guerre mondiale) à l'historique Jardin des Prébendes à Tours, ainsi que de la plaque qui fut dédiée à la mémoire des indigènes des colonies :
"Toi qui passes, n’oublie pas que des hommes des cinq continents se sont battus pour ta liberté. A la mémoire des indigènes des colonies françaises, 1914-1918 - 1939-1945."

Martine Strohl marqua ma vie par sa gentillesse, son humour et sa sagesse.

A l'annonce de son décès, mes condoléances à sa famille et à ses proches.


Martine Strohl (1950-2025)














FERVENTE
(Hommage à Martine Strohl)



Peut-on attraper la flamme ?
Flamme vive, en couleurs ingénieuses
Défi de l’intelligence, âme de feu
Peut-on discerner toutes ses nuances
Comprendre la subtilité de ce qui l’anime ?

Flamme libre, intuitive, en mouvements
Risque imprévisible pour l’indécent
Source de vies pour le salut et le bâti
Genèse du feu brûlant du désir
D’un foyer-monde qui transcende

Pour faire vivre l’éclat et la lumière
Pour la chaleur bonifiante qui embrase
Pour réchauffer les cœurs froids
Aimer. Comme toi, la fervente
Martine Strohl !

Ainsi tu fus
Et ton étoile,
Elle brille encore !


Christina Goh


Photo Nouvelle République

lundi 3 mars 2025

Ecouter ou ressentir


Grâce de la sublime alchimie
Quand les notes s’entremêlent
Harmonies en fines dentelles
Qui parent mon âme
Comme de fond la lame
Vagues m’emportent, corps léger…
Esprit au repos, en fusion, tanguer
Flammes au cœur de flocons. Neige !
Luminescence, nuances, gloire du solfège !
Sonder ainsi l’infini des gammes des mondes
Quête des ondes, je rejoins l’indécelable ronde
Des musiques, réalités ignorées de nos alchimies.

Jamais seule.


Christina Goh

mardi 25 février 2025

Oasis (poème à étages)

 

Les mondes se dessinent, s'étirent, fusionnent, Mouvement
Ballet de couleurs invisibles, traces d'air, sonores, inaudibles
A cheval sur les nuées étendues, imprévisibles, des âges
La pensée est rayon de soleils qui s'ignorent

Temps libres des vies tonitruantes, dissonantes, caressantes
Bleu des âmes, vagues des émois et milliards d'espèces 
Cages inutiles quand les ondes modèlent  nos corps
Sorts illusoires de ceux qui se croient maîtres d'un jeu

Lente progression d'un voyage, secrètes naissances
Messe de l'Inconnu, Avenir dévisage, intense, encore
Mort de mes certitudes le jour où je t'ai rencontrée
Je t'ai reconnue

Sens de l'ombre, de Miracle et ses silences révélés
Lors de mon périple, je t'ai trouvée sans savoir
Méfaits, troubles déroutes, qu'était-ce déjà ?
Mue efflorescente, sève indicible, équanimité

Equanimité, oasis ressource !


Christina Goh


Equanimité : égalité d'âme, d'humeur, tranquillité.
Ce poème est un poème à étages. Deux types de lectures sont donc possibles : deux poèmes en un.

mercredi 15 janvier 2025

Quand tout, tout l'amour se donne

 
Quand tout, tout l'amour se donne
Sans retour, à en être exsangue, 
Acculée, émaciée, aimant encore
Mais tout juste au lieu de sombrer 

Comme se transfigure l'âme en lumière !
Papillon du sentiment éternel enlevé
Dans un vent qui le porte vers le secret
En hauteur, chambre haute, inaccessible

Royaume en éclat invisible au nombre
Quel or ! Chatoyance, reflets, splendeurs
Ce soleil de grâce inonde chaque cellule
De l'être, éclairs et fulgurance perpétuelle

Métamorphose ! Transcendance !

Quand les nuées se dissipent autour
L'âme consolée d'avoir aimé, aime encore
Toujours ! Car l'amour se nourrit de lui-même.


Christina Goh