dimanche 24 juillet 2016

Vidi, didici, gratiam ago


Vidi, didici, gratiam ago 
Je suis venue, j'ai appris, je remercie
Et il me fallait laisser une trace...


La Martinique reste pour moi cette toute petite île immensément riche de précieuses raretés.
Par son symbole déjà : le trigonocéphale (ou serpent fer de lance), espèce très particulière et trouvée nulle part ailleurs... Par sa montagne Pelée, volcan à l'origine de l'appellation "type péléen"; île du tambour bèlè, seul instrument percussif et sophistiquement mélodique dans le monde à être joué avec les mains et le talon du pied (sic!). Et que dire de l'Espace Sonate en pleine capitale, conçu, supervisé (jusqu'à la décoration intérieure) dirigé par un non-voyant...

Oh oui, une petite île remplie de pépites et d'audace malgré les difficultés. Comme le courage de Florent Pancaldi. Ayant frôlé l'amputation de justesse, avec ses béquilles et son fauteuil, il travaille depuis des années sur "la nuit de l'accessibilité" en Martinique et exporte le modèle initié par Damien Birabeau à Paris. Avec Florent, les nombreux bénévoles et aidants ont choisi de s'inscrire dans l'ouverture à l'autre, sans se mentir. Oui, cela semble une caractéristique de cette île : une audace, une passion pour l'absolu et un désir irrépressible d'ouverture sur le monde... Comme une halte naturelle, une reconsidération entre deux eaux (l'Atlantique et la mer des Caraïbes), cet "entre deux mondes" nécessaire à la créativité et au partage...

Avec cette 3e édition de la nuit de l'accessibilité de Martinique, ses habitants à mobilité réduite, ont confirmé avoir choisi de vivre avec l'autre. Point. Personne n'a fait pour eux, ce sont eux qui nous ont tendu la main et nous montrent comment prendre sur soi et avancer. Quel que soit le handicap. Visible ou invisible...

Je suis venu, j'ai appris.
Merci.


Christina Goh