mardi 16 décembre 2014

De la douleur qui s'apaise...



Un univers de glaces, jeux de miroirs
Où l’on se pouponne, où l’on se bastonne
Autant de sourires, autant de glaçons
Et une larme froide par coup de poignard

Calcul et règlements précis de compte
Massacre des gentillesses et des candeurs
Autant de larmes, autant de brasiers
Et un sourire impitoyable par rêve calciné

J’ai croisé la route de la Férocité
Déchirée, hagarde, je suis restée
Elle m’a regardé, vide, puis m’a remercié
D'avoir été une proie si simple à strier

Je vois le sang couler de mon cœur tiède
Mais je l’entends marquer le compte à rebours
De la chair qui cicatrise, de la douleur qui s’apaise
De l’espoir qui circule toujours entre les veines…

Férocité dit : la vengeance est un plat qui se mange froid
Simplicité dit : Passe ton chemin, nos cœurs sont trop chauds.


Christina Goh

mercredi 12 novembre 2014

Pensée pour l'affaibli


J'ai croisé tes grands yeux transparents
Ton regard est ta parole, aucun artifice
Tu donnes ton affection à qui tu veux.
Cela n'a jamais été une affaire de sang
Plutôt une force d'amour indescriptible
Un lien indestructible même invisible
Puis se voir, se comprendre, oui je t'aime...

Du champs de guerre où tu te tiens, vaincs
Sur la faiblesse où tu te perds, gagnes
Toute la force de mon affection et celle
De tous ceux qui t'aiment, ô aimable
T'accompagnent depuis toujours, oui
Pour respirer mieux... Faire sourire ton âme....
Humain, ton nom n'est-il pas Eternité ?


Christina Goh

samedi 18 octobre 2014

Etre libre


Souffles, étincelles,
Explosion et hurlements
C’est quand les ombres essaient de revenir
Elles veulent me rappeler d’où je viens
Leur violence étouffe mes sanglots
Ce sont les traces des limites de l’enfer

C’était un monde lisse, combiné et sans âme
On y construisait avec soin son armure, son épée
Les laves de ma douleur ont consumé en un instant
Ce qui ne fût que reflets, oh tristes fabulations…

Lueurs, brasiers
Eclats et inspiration
C’est quand les fumées se dissipent.
Réel. Et je sais. Je l’ai toujours su :
L’imposture était l’enfer
La liberté est salvatrice.

Horrible lutte sans merci ; sans armes, acharnée
Pleurs et cris d’agonie, mais j’ai refusé de survivre
Je suis morte, déjà, sortie des ténèbres des lumières
Désormais je vis… Savoir comment… Sans faux-fuyant…

Se réjouir du plus profond de soi
De la joie de l'autre
De la joie de l’autre être :
Être libre.


Christina Goh

lundi 29 septembre 2014

Tout en équilibre...


A trop écouter l’énumération de nos races
Cultes, cases et autres classes
J’avais oublié de ton être, l’infini
L’océan de tes yeux, les lignes de nos vies...

Du minuscule à l’immense, tout en moi
Ne sait finalement pas grand-chose, sauf la joie
De nos doux regards qui se croisent… Je suis libre
De t’aimer sans leçons apprises... En équilibre...

Autant de feuilles d’arbres, chacune différente
Autant de gouttes d’eau en nuances transparentes
Et chaque grain de sable inimitable témoigne
De ce qui m’échappe et pourtant me soigne :

Aucune catégorie.
Je t’aime déjà de toutes les manières.


Christina Goh

lundi 15 septembre 2014

Et j'espère...


J’ai l’image de cette jeune femme fière
Couleur miel, qui remonte la rue de l'île
Portant son linge frais, qui sent si bon.
Elle revient de ses corvées
Elle pense que la vie lui sera belle
Coquine, fait semblant d’ignorer
Les coups d’œil aguicheurs
Précieuse… Elle n’en aimera qu’un…
Jusqu’au bout.

J’ai en tête cette femme de trempe
Qui résiste, reste encore et persiste
Croit en la vie autant qu’en l’enfant
Plus de dix fois. Qui s'en soucie ?
Elle parle à l’homme comme son égal
A la maison. Petit royaume.
Elle prie comme elle aime
En oubliant de vivre
En pleurant. Souvent.

Je pense à celle dont je porte le prénom
Je me souviens de ma grand-mère
Je lis une histoire à jamais écrite
En l’humain. Et j’espère.
Car son dernier souffle est dans le vent
Depuis qu’elle l’a exhalé hier
En deux mots, une brise :
« Je savais ».
Elle savait.


Christina Goh

dimanche 18 mai 2014

Eaux et nous


Ça pousse, ça presse
Cela vient de l’arrière de la file, loin derrière
Cela remonte à l’enfance, au silence…

Quand on levait les yeux vers mère - origine
On regardait ce regard débordant de larmes
On demandait en vain, pourquoi ces nuages ?

Ça pousse, ça presse
Pour monter de plus en plus haut, toujours, et… ciel !
Pour découvrir que la pluie vient d’en bas… Abîmes…

Puis, ce n’est plus qu'une question que de temps
Avant de se laisser porter par une foule amène,
Avant de succomber à l’appel d’une norme amère.

Mais notre «nous» n’a jamais eu les pieds sur terre :
C’est ton sourire, il me porte au-dessus des nuées…
C’est notre rire, il effleure, caresse, libre… Oh libres !


Christina Goh

samedi 15 février 2014

Invisible


C’est le feu qui couve sous la cendre
La passion pure, absolue, oh toute puissante,
Energie, lutte ? Totale et silencieuse...

Je voudrais mon être tout entier et maintenant
Je le sens, en moi, tout autour et l’urgence…
C’est sonore et insistant, un souffle essentiel, brûlant

Mais pourquoi personne n’entend ?
Des feux continuent de brûler, nous consument
Dévorent vivant le devenir… A disparaitre…

Invisible… Ce stress m’étreint, à petit feu, m’éteint…
Je ne le vois pas, mais comme il m’oppresse !
Pourquoi son remède serait-il visible ?

Une main… Retient la mienne... Retient...
Sourire… Comme une rivière fraiche... Douceur...
Ton affection… Par ton affection, tu partages ma flamme !

Insaisissable baume ? Jamais.
Si simple... Efficace... O joyeuse réserve... Egale
Partition... Délicate exaltation... Oh ! Ne suis pas seule...


Christina Goh

mardi 7 janvier 2014

Préservation

Avez-vous remarqué ?
A tout vouloir lisser
Ils gomment les rides du sourire
A ne rien vouloir donner
Ils perdent l’élan de toute une vie
Celui de la générosité...

Avez-vous bien noté ?
Sourcils froncés, yeux plissés
Ils comptent avant d’oublier
Ils se moquent des délaissés
Ceux du bord du chemin, usés
Ceux qui arrivent encore à pleurer…

Une suite de prouesses, de rudesses… Un instinct ?
Non. Ils ont choisi de se consacrer à ceux et tout ce
Qui consolident leur unique obsession : soupirer d’aise
Bien au chaud, loin du froid, loin des risques
Que donne le souci d’aimer les autres…

Ainsi vont les méticuleux esprits de conservation…


Christina Goh